L’exploitation des ressources naturelles du sous-sol dans l’Arctique : vers une rapide expansion ?

 

 

Frédéric Lasserre, Professeur au département de géographie de l'Université Laval, Québec ; Chercheur régulier à l'Institut québécois des hautes études internationales (IQHEI), Université Laval ; Chercheur associé à la Chaire Raoul Dandurand en Études stratégiques et diplomatiques, UQÀM et à l’Observatoire Européen de Géopolitique, Lyon ; membre du Comité d'experts du Cercle Polaire .

Caroline Rivard, Étudiante au doctorat, Faculté de Droit, Université Laval .

 

 

La région arctique attire de plus en plus l’attention du fait de la fonte des glaces. Si celle-ci se confirmait dans les prochaines décennies, il serait possible d’envisager l’ouverture de routes maritimes saisonnières plus courtes entre Europe et Asie par exemple; mais aussi d’exploiter plus facilement des ressources naturelles que l’on soupçonne d’être abondantes.

L’Arctique canadien, le Groenland contiendraient d’importants gisements de matières premières comme le pétrole, le gaz, l’or, l’argent le plomb, le nickel, le zinc et l’uranium. En Sibérie orientale, moins explorée que la partie occidentale, les prospecteurs se montrent fort actifs pour découvrir de nouveaux gisements. Selon une étude de l’U.S. Geological Survey, l’ensemble de l’Arctique contiendrait le quart des ressources énergétiques non encore découvertes de la planète [ 1], une estimation reprise par la compagnie Shell. D’autres sont d’avis que ce sont jusqu’à 50 % des réserves non découvertes d’hydrocarbures qui pourraient se trouver au nord du 60e parallèle [ 2].

  Avec le réchauffement climatique et l’ouverture possible des passages du Nord-ouest et du Nord-est (Route maritime du Nord), l’accès aux ressources naturelles pourrait être facilité. Dans le contexte de demande mondiale en forte augmentation, de raréfaction possible de certaines ressources comme le pétrole, verra-t-on les ressources géologiques de l’Arctique devenir la nouvelle frontière de l’exploitation de ces ressources au XXIe siècle ?

 

Les efforts d’exploitation des ressources arctiques ne sont pas récents

Le boom du pétrole en Alaska

L’Alaska assurait 17 % de la production américaine de pétrole en 2005, même si celle-ci est en baisse depuis les années 1970. 90 % du budget de l’Alaska vient des hydrocarbures.

C’est surtout dans le nord de l'État que se trouvent les principales réserves de pétrole, à la fois sur terre et en mer, dans les dépôts sédimentaires du plateau continental. Ces réserves très importantes, découvertes en 1968, ont donné lieu à de nombreux scénarios pour l’acheminement du brut vers les marchés américain et internationaux. L’un de ceux-ci consistait à tester la faisabilité du transport par pétrolier à coque renforcée à l’année longue : c’est l’épisode du Manhattan, ce navire qui a suscité une vive controverse politique avec le Canada en empruntant le Passage du Nord-ouest en 1969 puis en 1970. A l’époque, l’échec commercial de l’option maritime a entraîné la construction d'un oléoduc trans-Alaska reliant Prudhoe Bay au port de Valdez.

 

 

Figure 1 : Le pétrolier Manhattan dans le Passage du Nord-ouest en septembre 1969, escorté par le brise-glace canadien John A. Macdonald.

En arrière-plan, le brise-glace américain Northwind.

Noter l’importance des quantités de glace à cette époque, par rapport aux concentrations actuelles à la même saison...

(Miko Niini, « Ympärivuotisen sisävesiliikenteen kehittämismahdollisuudet », séminaire organisé par Aker Finnyards, 10 novembre 2005)

 

 

Des efforts réels mais longtemps marginaux au Canada

Au Canada, l’exploration minière, pétrolière et gazière débuta en 1920 par le forage du puits de pétrole de Norman Wells dans les Territoires du Nord-Ouest, plus précisément sur la rive nord du fleuve Mackenzie [ 3]. Cependant, malgré l’extension importante du territoire nordique du Canada, les efforts d’exploration et de développement des régions arctiques et subarctiques n’ont aucune commune mesure avec la politique de développement des ressources de Sibérie menée en Union soviétique, sous un régime économique différent il est vrai. Dans l’économie de marché nord-américaine, les conditions d’extraction et d’acheminement de ces ressources restreignaient considérablement les profits potentiels, ce qui rendait peu attractifs les gisements; une telle contrainte pesait moins, dans le contexte de l’économie planifiée de l’URSS, sur les décisions économiques de mise en valeur de l’Arctique soviétique.

En URSS/Russie, c’est l’exploitation de ces ressources naturelles qui a été le principal moteur des efforts d’ouverture de la Route maritime du nord à la navigation d’été comme d’hiver, mais aussi de la construction de villes ex-nihilo pour l’extraction des minerais. L’exploitation et l’acheminement de ces ressources est ainsi à l’origine de la présence de nombreuses agglomérations de taille conséquente, comme Mourmansk (361 000 hab.), Vorkouta (86 000 h), Norilsk (175 000 hab.), Igarka (7 700 h), et de ports importants - Mourmansk, Dudinka (25 000 h), Dickson (1 200 h), Khatanga (3 000 h), Tiksi (2 500 h) - alors qu’il n’y a aucune ville majeure aussi nordique en Amérique du Nord : Iqaluit (au Nunavut, 6 500 h), Anchorage (261 000 h) et Fairbanks (31 000 h) en Alaska, sont au sud du cercle arctique.

 

Demeurée réelle mais limitée, l’exploration pétrolière canadienne fut accélérée suite à la découverte de gisements de pétrole dans l’Alaska voisine (1968) et aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979. À cet égard, le gouvernement canadien adopta le Programme énergétique national avec de nombreux incitatifs financiers afin de favoriser l’exploration des ressources naturelles dans l’Arctique canadien. Cette campagne d’exploration aboutit à la découverte de dépôts sédimentaires importants dans la mer de Beaufort et dans le bassin de Sverdrup, au nord-est de la mer de Beaufort et dans le prolongement des couches pétrolifères du delta du Mackenzie. Des gisements d’hydrocarbures sont exploités dans la mer de Beaufort depuis 1986. L’exploration plus intense de l’archipel arctique, malgré les conditions climatiques défavorables, a également abouti à la mise en exploitation du gisement de Bent Horn (île Cameron), exploité par la compagnie Panarctic. Ce site fut exploité de 1985 à 1997 [ 4]. Bien que modeste, ce projet est intéressant à l’égard du développement du transport maritime des ressources pétrolières dans l’Arctique. En 1985, un premier chargement de 16 000 m³ de pétrole de ce site fut expédié à bord du pétrolier MV Arctic jusqu’au port de Montréal [ 5]. Plusieurs autres expéditions eurent lieu au cours des années subséquentes jusqu’en 1997. C’est le 27 août 1997 que le MV Arctic effectua le dernier transport de pétrole, d’environ 100 000 barils, à destination de Montréal [ 6].

 

Le plomb, le zinc et l’argent de la mine de Nanisivik, située sur l’île de Baffin, furent également transportés par voie maritime. La société débuta l’exploitation en 1976. Le transport de ces minéraux était effectué par navire vers l’Europe ou le port de Québec. Cependant, en 2002, la mine fut fermée étant donné l’épuisement du minerai et la faiblesse des prix mondiaux [ 7].

 

 

Figure 2 : Mine de Nanisivik, 1976-2002

(www.miningnorth.com/docs/Mining_Past_and_Future.pdf)

 

 

Figure 3: Mine de Nanisivik : terminal maritime

(Victor M Santos-Pedro (Transport Canada), « Foreign Commercial and State Interests in the Arctic Ocean and the Canadian Arctic », Arctic Sovereignty Workshop, Ottawa, 8-9 novembre 2004.)

 

Figure 4 : Exploitation et exploitation minière dans l'Arctique canadien

(sources multiples compilées par l’auteur, dont Ministère des Ressources naturelles du Canada; Greenland Bureau of Minerals and Petroleum; Petroleum News; Gouvernement du Nunavut; Gouvernement des Territoires du Nord-ouest.)

 

Du plomb et du zinc ont été extraits à partir de 1981 de la mine Polaris, située sur l’île Petite Cornwallis. Les minerais étaient concentrés et stockés dans une usine à barge, puis expédiés chaque année par navire durant les mois navigables vers l’Europe ou le port de Québec. En 2002, la mine fut également fermée du fait de l’épuisement relatif du minerai, comme à Nanisivik [ 8], et de la baisse des cours des matières premières de l’époque.

 

 

Figure 5 : Mine de Polaris (1980-2002)

(http://www.miningnorth.com/docs/Mining_Past_and_Future.pdf)

 

 

 

Figure 6 : Mine de Polaris

(http://shl.stanford.edu:3455/SouthPole/842)

 

L’exploration et l’exploitation des sites miniers de l’Arctique canadien dépendaient directement des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. Cette contrainte majeure explique en bonne part la modestie de l’exploitation et de l’exploration dans cette vaste région, qui représente, au nord du 60e parallèle, près de 40% du territoire canadien. Les coûts élevés de l’exploration, des salaires élevés pour attirer la main d’oeuvre dans des endroits aussi isolés, puis de l’extraction et de l’acheminement minent la rentabilité de tels investissements. Circuler en hiver est aisé sur le sol gelé (construction de routes d’hiver), mais le dégel est toujours le cauchemar des logisticiens des mines. Construire des routes dans ces régions récemment dégagées des glaces de la dernière glaciation est difficile du fait de l’absence de gravier et de terre : le roc est à nu. La brièveté de la saison navigable rendait aussi difficile l’acheminement vers les marchés, et construire un port est une entreprise coûteuse. A ceci s’ajoute le coût des mesures de protection environnementale qu’imposent désormais les gouvernements des Territoires du Nord-ouest et du Nunavut : les compagnies minières doivent cesser les opérations pendant le passage des troupeaux de caribous à proximité des mines; doivent se soumettre à des études d’impact sévères, et doivent déposer à l’avance, dans un compte bancaire verrouillé, le montant correspondant au coût de la dépollution du site lorsque l’exploitation sera terminée.

 

 

Une relance récente de l’exploration minière et pétrolière arctique

 

Un contexte radicalement différent

            A partir de 2000 environ, deux éléments majeurs viennent bouleverser ce tableau de l’exploitation des ressources arctiques, en Amérique du Nord mais aussi en Europe et en Sibérie.

 

La fonte de la banquise

            Tout d’abord, avec le réchauffement climatique et le retrait constaté de la banquise estivale, il est possible d’envisager une saison navigable nettement plus longue qu’autrefois.

Ainsi, le port de Churchill, dans la baie d’Hudson, a-t-il vu sa saison navigable passer de six semaines à près de trois mois en quelques années. À l’origine, dans les années 1920, Churchill, dans le nord du Manitoba, avait été construit pour faciliter le transport céréalier vers l’Europe. Déficitaire, le gouvernement s’en est débarrassé en le vendant à un opérateur privé, OmniTRAX, qui l’a modernisé en 1997. Avec le réchauffement climatique, de nouvelles possibilités de transport maritime de ressources naturelles peuvent être envisagées. En effet, ce port, construit en eaux profondes, permet un accès direct à l’océan, d’où la possibilité d’accroître l’exportation vers les marchés européens. De plus, un lien ferroviaire permet de relier le port avec le reste de l’Amérique. La possibilité de doter le port de portiques à conteneurs dès 2008 est également envisagée. Une autre idée serait de relier le port de Mourmansk, dans le nord-ouest de la Russie, au port de Churchill afin de  créer une “autoroute arctique” entre la Russie et le Canada [ 9]. L’allongement de la saison de navigabilité des eaux arctiques est à l’origine de tous les scénarios d’ouverture du Passage du Nord-ouest comme de la Route maritime du Nord : il permettrait une rentabilité accrue de la construction de ports destinés à desservir des mines dans la région, y compris des gisements situés loin à l’intérieur des terres et donc dépendant de la construction de routes terrestres. Le projet de port de Bathurst Inlet, à cet égard, témoigne de l’intérêt du secteur minier pour de tels investissements.

 

 

Figure 7 : Site du projet de port de Bathurst Inlet, destiné à desservir des exploitations minières potentielles.

(www.nunalogistics.com/projects/clients/bathurst/index.html)

 

 

La hausse du cours des matières premières

Cette fonte de la banquise estivale se produit, qui plus est, dans un contexte de décollage économique accéléré des économies émergentes comme la Chine, le Brésil et l’Inde, qui achètent une part croissante des hydrocarbures et des matières premières sur les marchés mondiaux. Face à la capacité réduite d’accroître la production, voire au début du déclin de celle-ci dans le cas du pétrole – plusieurs analystes parlent de l’imminence du pic pétrolier, ou début du déclin de la production mondiale [ 10] – l’accroissement rapide des importations de ces matières premières a provoqué mécaniquement une hausse marquée du cours boursier de celles-ci, comme en témoignent les deux graphiques ci-dessous :

 

 

Figure 8 : Cours boursier de quelques matières premières : or, pétrole, cuivre, zinc. Q3 2003 – Q1 2006.

(www.sirchartsalot.com/article.php?id=16)

 

Entre le 3e trimestre 2003 et le 1er trimestre 2006, les cours du zinc avaient été multipliés par 2,67 ; de l’or, par 1,64 ; du cuivre, par 3,36. Sur la période de 5 ans du 8 juin 2002 au 8 juin 2007, l’index composite GFMS des métaux de base avait augmenté de 330,9 % :

 

 

Figure 9 : Évolution de l’indice composite GFMS du cours des métaux de base, juin 2002-juin 2007.

(GFMS, consultants en métaux précieux.)

 

            L’appréciation marquée du cours des matières premières, pétrole certes, mais aussi or et métaux de base, accroît considérablement la rentabilité potentielle de l’exploration minière pour des sites dans l’Arctique qui était, de plus, en train de voir fondre la banquise. C’est donc à une frénésie d’exploration que l’on a assisté, avec l’annonce de la découverte et de la mise en exploitation de nombreux nouveaux gisements.

 

Une nouvelle expansion des activités minières dans l’Arctique nord-américain

Les gisements connus d’hydrocarbures de l’Arctique canadien se trouvent principalement dans la mer de Beaufort et le delta du Mackenzie. 53 découvertes importantes sont recensées et représentent 1,4 milliard de barils de pétrole et 358 milliards de m³ de gaz naturel. Plusieurs sociétés manifestent leur intérêt d’explorer et d’exploiter ces champs pétroliers et gaziers. De même, d’importantes ressources gazières ont été découvertes dans les îles de l’ouest de l’archipel arctique, dans le bassin de Sverdrup, à Drake Point et à Hecla, mais à l’heure actuelle, la mise en valeur classique de ces ressources n’est pas encore envisagée en raison de leur éloignement [ 11].

Ainsi, la relance de l’exploitation des hydrocarbures dans l’Arctique constitue un argument de poids pour le projet gazier Mackenzie, une proposition conjointe de Shell Canada, Conoco Phillips Canada, Exxon Mobil, Imperial Oil Resources Ventures et l’Aboriginal Pipeline Group. Le projet de construction d’un gazoduc de 1 220 km a pour but de permettre l’exploitation du gaz naturel provenant de trois champs dans le delta du fleuve Mackenzie, soit les sites de Taglu, de Parson Lake et de Niglintgak. Ce gazoduc permettrait d’acheminer les ressources gazières du delta du Mackenzie jusqu’aux marchés canadien et américain. Il viserait en outre à prolonger plus au nord le pipeline existant de Norman Wells qui permet le transport du pétrole de ce champ jusqu’à Zama en Alberta à l’heure actuelle [ 12].

 

 

Figure 10. Tracé du projet du gazoduc du delta du Mackenzie

(Mackenzie Gas Projet, www.mackenziegasproject.com/theProject/index.html)

 

 

Ce projet est toujours à l’étude par l’Office national de l’énergie quant à ses impacts sur les collectivités locales et à sa faisabilité [ 13]. La construction de ce gazoduc n’a pas encore été entamée. Cependant, dans l’optique où ce projet se réalise, ce gazoduc contribuerait certainement à ouvrir l’Arctique de l’Ouest aux investisseurs attirés par l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, d’abord dans les Territoires du Nord-Ouest, puis dans les zones extra côtières arctiques. En particulier, plusieurs compagnies pétrolières envisagent une exploration plus intense des gisements potentiels dans le bassin de Sverdrup et en mer de Beaufort – dans ce dernier cas, il faudra que le Canada et les États-Unis règlent leur litige sur le tracé de la frontière maritime.

Dans l’Arctique de l’Est, le Groenland a accéléré l’exploration pétrolière sur sa côte occidentale. Des essais en 1976, 1977 et 1990 s’étaient révélés négatifs, mais la demande et la stabilité de prix élevés ont encouragé le gouvernement autonome à relancer l’exploration en juillet 2002; quatre vagues de vente des concessions nouvelles ont eu lieu depuis.

  Du côté des métaux, la compagnie Falconbridge exploite depuis 1997 une mine de nickel et de cuivre dans le territoire du Nunavik, à l’extrême nord du Québec. Cette mine renferme également d’importantes quantités de palladium, de platine et de cobalt. Ce site regroupe trois mines souterraines et une mine à ciel ouvert. Les minerais sont concassés, broyés et transformés en concentres de nickel et de cuivre à l’usine de Raglan. Par la suite, le concentré est transporté par camion jusqu’à Baie Déception, soit 100 kilomètres plus loin. De Baie Déception, il est expédié au moins six fois par an jusqu’au port de Québec par voie maritime durant les mois navigables. Puis, le concentré est acheminé par voie ferrée à la fonderie de Sudbury et retourné sous forme de matte à Québec, d’où il est expédié par bateau à l’affinerie de la société en Norvège pour en tirer des métaux purs [ 14]. Sur la côte du Labrador, la mine de nickel de Voisey’s Bay est exploitée depuis 2002.

 

 

Figure 11: Essais de navigation d’hiver du cargo MV Arctic en baie d’Anaktalak (Labrador), février 2005

(Voisey’s Bay Nickel Company, www.vbnc.com/PhotosVoiseysBay.asp)

 

Des explorations minières majeures sont en cours à travers l’ensemble du territoire arctique. L’exploration diamantifère s’est intensifiée au cours des dernières années et cible principalement le nord-ouest de l’île de Baffin et la presqu’île de Melville, mais les sociétés De Beers et Stornoway en recherchent désormais également dans l’Extrême Arctique. Près des localités de Rankin Inlet et de Chesterfield Inlet, des filons diamantifères ont été mis à jour. Quant à la région de Kitikmeot, soit les parties continentales ouest et nord du Nunavut, les îles Victoria, Prince-de-Galles, du Roi-Guillaume et de Somerset, les sociétés minières explorent des filons diamantifères et aurifères. À Jéricho, une nouvelle mine de diamants a été mise en activité en août 2006. Le Canada est devenu en moins de 10 ans le 3e producteur mondial de diamants depuis la mise en exploitation des gisements boréaux d’Ekati et de Diavik (Territoires du Nord-ouest) en 1998.

L’exploration vise également divers autres minéraux tels que l’or, l’argent, l’uranium (les gisements subarctiques canadiens en font le 1er producteur mondial), le fer, le cobalt, les saphirs et le charbon. Des gisements aurifères au nord du lac Baker (Nunavut) seront exploités au cours des prochaines années. À Ferguson Lake (centre du Nunavut), du nickel et du cuivre ont été découverts dans des gisements prometteurs.

Le site très riche de Darnley Bay (cuivre-nickel) devrait entrer en exploitation en 2008 ou 2009; celle-ci aussi suppose la construction d’un terminal maritime.

Sur l’île de Baffin, des gisements de fer, d’or, de saphirs ont été mis à jour. La mine de fer de Mary River doit commencer ses activités à l’été 2008 avec transport par navire à coque renforcée, au port en construction de Milne Inlet.

Dans le district de Kivalliq qui comprend l’est du Nunavut, l’île de Southampton et plusieurs petites îles, la prospection vise à découvrir des gisements d’or, de diamants, de nickel, de cuivre, de platine et d’uranium.

            Bref, longtemps pratiquées à une intensité réduite, l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles en Amérique du Nord se retrouvent sous l’oeil des grandes entreprises du secteur. Si ces projets se développent comme le laissent entendre les rapports des entreprises, c’est un important trafic de desserte des mines qui devrait se développer dans l’archipel arctique et autour du Groenland.

 

 

Sibérie : une frénésie de projets liés aux hydrocarbures

 

Des réserves d’hydrocarbures considérables et une active mobilisation pour les exploiter

   Contrairement au Canada, l’exploitation des ressources naturelles a été le principal moteur de développement de la Sibérie et de la Route maritime du Nord en Russie et ce, autant durant l’hiver que l’été, résultat d’une politique volontariste de l’époque soviétique. D’importants gisements de pétrole et de gaz sont connus depuis longtemps dans le nord-ouest de la Sibérie, près de Yakoutsk; dans la péninsule de Yamal; dans la région de l’embouchure de l’Ob, et dans les mers de Barents et de Kara : les premiers gisements connus de Sibérie occidentale sont connus depuis 1953 et exploités depuis les années 1960. Selon le ministère russe des Ressources naturelles, les réserves estimées dans l’Arctique russe sont de 15,5 milliards de tonnes (Mt) de pétrole et de 84 500 milliards m³ de gaz. Près de 80% des réserves de pétrole et 90% des réserves de gaz et de charbon russes, seraient situées dans l’Arctique [ 15)]. Ces réserves très importantes font de la Russie le principal réservoir futur d’hydrocarbures arctiques, selon les services du US Geological Survey (USGS) :

 

Figure 12 : Part des réserves d’hydrocarbures (gaz et pétrole) dans l’Arctique.

Ces réserves représenteraient 24% des réserves à découvrir, soit 51 milliards de tonnes équivalent pétrole. Nordland : nord de la Norvège. Réserve méthodologique importante : les bassins sédimentaires de l’archipel arctique canadien n’ont pas été évalués dans cette recherche de l’USGS.

(U.S. Geological Survey World Petroleum Assessment 2000, USGS, Washington, DC et Assessment Update, 2006, http://energy.cr.usgs.gov/oilgas/wep/assessment_updates.html; graphique produit dans “Oil and Gas”, Oceans Futures, Oslo, Focus North, 5, 2006.)

 

Des réserves de l’ordre de 10 000 milliards m³ de gaz et de 4,5 milliards de tonnes de pétrole ont été découvertes dans la seule péninsule de Yamal et dans la région de l’embouchure de l’Ob. Les réserves probables de pétrole en mer de Petchora, selon Gazprom et Norsk Hydro, étaient évaluées en 1999 entre 275 à 400 Mt [ 16]. L’ensemble du gisement de Timan-Petchora contiendrait 9 milliards de barils (2005) [ 17]. Un gisement en Yakoutie a commencé d’être exploité en 2001, et son pétrole est livré par la Route maritime du Nord via le port de Tiksi [ 18]. Les gisements sibériens et de l’Oural représenteraient, selon les autorités russes, environ 60% des réserves russes de pétrole et 40% des réserves de gaz; dans ces réserves, le plateau continental russe des mers de Barents et de Petchora représente 5% des réserves de pétrole et 19% des réserves de gaz [ 19]. On comprend les investissements majeurs consentis par les compagnies pétrolières russes dans la région depuis 1999. Ces prespectives confortent la position de la Russie comme 1er producteur mondial de gaz et 2e de pétrole.

Les techniques soviétiques d’extraction induisaient un taux de récupération assez faible, et les réserves ont donc pu être nettement augmentées avec l’introduction de technologies plus modernes, suite à la disparition de l’URSS en 1991. L 'application de ces techniques (forage horizontaux, puits sous-balancés, pompes électriques submergées, etc.) dans les grands gisements de Sibérie est la principale cause de l'envolée de la production russe de 1999 à 2004, mais cela a soulevé des doutes sur sa viabilité à terme - les techniques modernes augmentent certes quelque peu le taux de récupération du pétrole, mais brillent surtout pour épuiser plus rapidement les gisements [ 20]. La poursuite de la découverte et de la mise en valeur de nouveaux gisements – dont le gisement de gaz de Shtokman en mer de Barents (3 500 milliards ), à l’ouest de la Nouvelle-Zemble – permet à la Russie de continuer à voir ses réserves augmenter. Ce gisement représente 2 % des réserves mondiales de gaz conventionnel, et plus de deux fois les réserves du Canada, 3e pays producteur en 2006. Le gisement est surmonté de 350 m d'eau en moyenne. D’autres gisements offshore seront sans doute découverts car l’exploration de la mer de Barents n’est pas achevée, tandis que celle de la mer de Kara débute et que celle des mers de Laptev et des Tchouktches n’a pas vraiment commencé. Les conditions d’extraction sont difficiles compte tenu de l’éloignement en mer et des conditions arctiques (froid, glace dérivante, icebergs), mais l’envol des cours du gaz et la volonté de Moscou d’acquérir une place prépondérante sur le marché mondial du gaz stimulent les efforts des compagnies russes.

Comme pour la mer de Beaufort, entre Canada et États-Unis, un litige frontalier oppose la Russie et la Norvège : dans les deux cas, le litige est ancien, mais la perspective de voir d’importants gisements d’hydrocarbures découverts souligne la nécessité de préciser le tracé exact de la limite des zones économiques exclusives respectives. La Norvège espère ainsi débuter la production de son gisement Snøhvit (160 milliards m³ de gaz) en mer de Barents, et accélérer l’exploration dans les bassins sédimentaires adjacents. Près de 8,8 milliards $ ont déjà été investis dans ce projet qui devrait débuter en 2007. Le 8 juin 2007, un accord préliminaire a été signé entre les deux pays pour la définition du tracé de la frontière maritime [ 21].

 

 

Figure 13 : Gisements d’hydorcarbures et bathymétrie de l’océan Arctique

(Lasserre, Frédéric. « Les détroits arctiques canadiens et russes. Souveraineté et développement de nouvelles routes maritimes », Cahiers de Géographie du Québec, vol. 48, nº135, 2004, pp.397-425 ; Barents Observer, www.barentsobserver.com.)

 

Figure 14 :. Localisation du gisement de gaz de Snøhvit (Norvège, mer de Barents)

(Statoil, www.statoil.com)

 

Figure 15 : Gisements d’hydrocarbures en mer de Barents et en mer de Petchora, et zone disputée entre Russie et Norvège.

(ARCOP, www.arcop.fi/news/varandey.jpg)

 

L’intérêt pour ces ressources naturelles est grandissant, mais se pose la question de leur transport. Si le gisement de gaz de Shtokman doit être desservi par un gazoduc jusqu’à la presqu’île de Kola, en revanche, le de pétrole des mers de Barents et de Petchora, de même que le gaz norvégiens, seront transportés par navires à coque renforcée, soit directement vers les marchés de destination, soit jusqu’à Mourmansk pour y être chargé sur des superpétroliers [ 22]. Les chantiers navals Aker Finnyards voient leur carnet de commande exploser pour des méthaniers ou des pétroliers à coque renforcée, destinés aux marchés du transport des hydrocarbures dans l’Arctique, en mer Baltique (autre fenêtre d’exportation des hydrocarbures russes) et en mer d’Okhotsk, autour des importants gisements de Sakhaline. Une nouvelle technologie norvégienne de transport du gaz naturel liquéfié permet d’envisager un transport maritime accru pour les importants gisements des parties norvégienne et russe de la mer de Barents, en litige entre les deux pays [ 23].

 

La querelle des plateaux continentaux

Indice certain de la valeur qu’accordent désormais les pays riverains de l’océan Arctique à l’exploration minière, surtout pour les hydrocarbures, la plupart d’entre eux ont récemment ratifié la Convention de Montego Bay sur le Droit de la mer de 1982. Celle-ci prévoit que chaque pays qui ratifie le traité international dispose de 10 ans pour faire l’inventaire de la géologie du plateau continental autour de ses côtes, puis déposer une revendication au titre de l’article 76 de la Convention, qui prévoit que l’État riverain peut revendiquer la souveraineté économique sur les gisements des fonds marins, au-delà de la limite des 200 miles marins de la Zone économique exclusive.

Que les divers pays revendiquent, à terme, un plateau continental très étendu n’est pas le principal : c’est la convergence du mouvement de ratification actuel qu’il faut souligner, et qui souligne bien l’urgence, pour les pays de l’Arctique, de faire l’inventaire des ressources existantes afin de les valoriser et de les partager. Même aux États-Unis, où la position politique traditionnelle était de ne pas ratifier la Convention, considérée par Washington comme contraire à ses intérêts car restreignant la liberté de navigation des États-Unis, le président Bush fait pression sur le Sénat pour obtenir la ratification du traité afin que les États-Unis puissent revendiquer une partie du plateau continental arctique : la compagnie pétrolière BP Amoco est en train de finaliser l’exploration du gisement pétrolier prometteur Northstar, en mer de Beaufort.

 

Pays

Date de ratification de la Convention

Date butoir de la soumission des revendications de plateau continental

Date de la soumission de la revendication

États-Unis

-

 

 

Canada

7 nov. 2003

2013

 

Norvège

24 juin 1996

2009 [ 24]

2007 ?

Danemark

16 nov. 2004

2014

 

Russie

12 mars 1997

2009

20 décembre 2001

 

Figure 16 : Chronologie de la ratification de la convention du Droit de la mer - États riverains de l’océan Arctique

 (Victor M Santos-Pedro (Transport Canada), « Foreign Commercial and State Interests in the Arctic Ocean and the Canadian Arctic », Arctic Sovereignty Workshop, Ottawa, 8-9 Novembre 2004 ; UNEP ; Ron Macnab, “Good Fences Make Good Neighbours: The Partitioning Of Coastal States’ Sovereign Rights In The Central Arctic Ocean”, CHC Conference, 2006.)

 

Ceci dit, l’essentiel des bassins sédimentaires, où se trouvent les gisements potentiels d’hydrocarbures, se trouvent en deçà des limites des 200 miles marins : la course à l’extension des plateaux continentaux n’est peut-être pas pertinente d’un point de vue des ressources, sauf peut-être pour la dorsale Lomonosov, qui prolongerait peut-être la croûte du Groenland dans l’océan Arctique.

 

Figure 17 :. Carte des bassins sédimentaires connus en 1997 : tous se trouvent en deçà des 200 miles marins.

(Ressources naturelles Canada, cité par Victor M Santos-Pedro, 2004, op.cit.)

 

 

Figure 18 : La dorsale Lomonosov

(National Geophysical Data Center,  www.ngdc.noaa.gov/mgg/image/ibca_gebco_comp_cover.jpg)

 

L’empressement actuel des pays riverains de l’océan Arctique à cartographier les fonds marins, outre la découverte, possible mais peu probable, de bassins sédimentaires encore inconnus, réside sans doute dans le principe de précaution – se réserver des espaces les plus vastes possibles au cas où des ressources y seraienmt découvertes – et dans la présence des gisements d’hydrates de gaz [ 25], ces combinaisons de glace et de méthane, surtout déposés au fond de l’océan sous grande pression. La plupart de ces gisements se trouveraient au-delà de la limite des 200 miles marins :

 

Figure 19 : Localisation présumé des principaux champs d’hydrates de gaz de l’océan Arctique.

Source : Ressources naturelles Canada, cité par Victor M Santos-Pedro, 2004, op.cit.

 

Ces gisements constituent des réserves d’énergie très importantes, même si on ne connaît pas encore de technique rentable pour les exploiter. De plus, ces gisements constituent un danger potentiel majeur pour l’équilibre climatique : en effet, les hydrates de gaz ou clathrates, sont stables à très basse température et sous forte pression; si la température monte, ils sont tendance à se désagréger, et le méthane se libère  -or le méthane est un puissant gaz à effet de serre...

 

Des gisements abondants de métaux, de minéraux, de charbon...

            Du nickel, du charbon, du cuivre et du fer sont extraits de mines de la péninsule de Kola. Le très important gisement de nickel, cuivre et palladium de Norilsk (qui a suscité le développement de cette ville industrielle de 175 000 hab.) a été mis en valeur dès 1935 à l’aide de prisonniers politiques... En 2003, selon les chiffres donnés par la société Norilsk Nickel, 13,1 Mt de minerai ont été extraites dans le district minier de la péninsule de Taïmyr. Avec 222 Mt de minerai à 2,21 % nickel et 4,12 % cuivre, les réserves minières de Norilsk sont impressionnantes (environ 10 fois les réserves de la mine de Voisey’s Bay au Canada, hors platinoïdes !) d’autant plus que les 2/3 de ces réserves sont constituées de minerai à forte teneur, où le nickel est autour de 3 % [ 26].

            Quant aux diamants, ils proviennent de la vallée de la Lena. L’or, l’étain, la houille et le tungstène constituent les autres principaux minéraux que l’on retrouve dans les régions arctiques de la Russie. Bien que certains de ces gisements se situent à l’intérieur du continent, c’est par voie maritime ou fluvio-maritime que l’expédition des ressources est effectuée principalement, en raison de l’absence de route terrestre ou de voie ferrée.

  De plus, des ressources naturelles sont également exploitées dans les autres pays nordiques. À cet égard, la Suède extrait du minerai de fer, notamment à Kiruna, au nord du cercle polaire, pour l’expédier via le port norvégien de Narvik. La Norvège dispose d’une importante mine de minerai de fer à Kirkenes, sur la côte septentrionale du pays.

Au Spitzberg, une des principales îles de l’archipel du Svalbard, le charbon, découvert à la fin du XIXe siècle, est exploité depuis 1916. Aujourd’hui, seules des compagnies russes et norvégiennes y sont encore actives.

L’activité minière est présente au Groenland depuis le début du XXe siècle, avec l’exploitation des gisements de cryolite, un minéral entrant dans la fabrication de l’aluminium. A partir de 1953, la première mine de plomb-zinc a été ouverte. Le Groenland produit du plomb, du zinc, du fer, du charbon, de l’or, du platine, de l’uranium et du molybdène, qui sont exportés par navire. Cependant, l’activité minière y est moins dynamique que durant la décennie 1990. Après un creux enregistré en 2001 et 2002, un observe une reprise de l’activité : il reste à voir si cette croissance se poursuivra comme dans le reste de l’Arctique, ce que les changements climatiques comme les aspects économiques devraient favoriser. Ainsi, la mine de plomb et de zinc Black Angel, ouverte en 1973 et fermée en 1990 pour cause de faible rentabilité malgré la forte teneur du minerai résiduel, sera rouverte en 2008. Les dirigeants de la compagnie propriétaire, Angus & Ross, estiment que le potentiel minier du Groenland est largement sous-évalué [ 27].

 

 

Figure 20 : Exploitation minière dans l’Arctique de l’Est

(compilation des auteurs de multiples sources, dont Caroline Rivard, « Exploitation des ressources naturelles arctiques et transport maritime: Conjoncture actuelle », Actes du colloque Changements climatiques et ouverture de l'Arctique: quels impacts stratégiques pour le Canada?, Université Laval, 17 novembre 2006.)

 

 

1996

2001

2004

2007

Nombre de licences d’exploration

60

19

22

62

Superficie des concessions d’exploration (km²)

60 525

10 264

8 560

14 782 (2006)

 

Figure 21 :Activités d’exploration minière au Groenland 1996-2007

Gouvernement du Groenland, Bureau of Minerals and Petroleum, « List of Mineral and Petroleum Licences in Greenland », www.bmp.gl/minerals/list_of_licences.pdf, 1er juin 2007, consulté le 12 juin 2007.

 

Conclusion

C’est à une frénésie de projets d’exploration que l’on assiste dans les secteurs minier et pétrolier dans les régions arctiques. En Sibérie, il s’agit de confirmer le rôle de premier producteur mondial de gaz de la Russie, de poursuivre l’exploitation de gisements majeurs de nickel, de cuivre, de diamants, mais aussi de poursuivre l’exploration en Sibérie orientale et sur le plateau continental russe de l’océan Arctique. Au Groenland comme dans l’archipel arctique canadien, des gisements sont connus, parfois depuis plusieurs décennies, mais l’ampleur des richesses du sous-sol est probablement sous-estimé du fait de la faiblesse des efforts de prospection menés jusqu’à présent : les conditions polaires ne permettaient pas de rentabiliser des exploitations potentielles que les compagnies minières ne cherchaient dès lors pas à confirmer.

L’exploitation des ressources minières de l’Arctique, à elle seule, va probablement induire un accroissement du trafic maritime au cours des cinquante prochaines années si les tendances du réchauffement climatique se maintiennent. En effet, devant les projets des compagnies minières et pétrolières, les sociétés de navigation envisagent d’accélérer la construction de navires pouvant assurer le transport des ressources naturelles, puisque les coûts de transport et de construction pourront être rentabilisés face à une demande en expansion et à l’envol des cours des matières premières.

 



[1]U.S. Geological Survey World Petroleum Assessment 2000, USGS, Washington, DC. Réserve méthodologique importante : les bassins sédimentaires de l’archipel arctique canadien n’ont pas été évalués dans cette recherche de l’USGS.

[2] Matthew Carnaghan et Allison Goody, « La souveraineté du Canada dans l’Arctique », Bibliothèque du Parlement, 26 janvier 2006, Ottawa, [en ligne] www.parl.gc.ca/information/library/PBRpubs/prb0561-f.htm (Page consultée le 15 novembre 2006).

[3] Ministère des Affaires Indiennes et du Nord du Canada, « Le pétrole et le gaz du Nord canadien. Des terres à explorer aux confins du Canada », 24 janvier 2006, [en ligne] www.ainc-inac.gc.ca/ps/ecd/env/nor_f.html (Page consultée le 15 novembre 2006).

[4] Victor M. Santos-Pedro, « Foreign Commercial and State Interests in the Arctic Ocean and the Canadian Arctic », Arctic Sovereignty Workshop,  8-9 novembre 2004, Ottawa.

[5] W.W. Nassichuk, « Forty Years of Northern Non-Renewable Natural Resource Development », dans William C. Wonders, Canada’s changing North, Mc Gill – Queen’s University Press, Montréal, 2003, p.229.

[6] Ministère des Affaires Indiennes et du Nord du Canada, « Pétrole et gaz du Nord. Rapport annuel 1997 », [en ligne]www.ainc-inac.ca/oil/Pdf/report97_f.PDF (Page consultée le 15 novembre 2006).

[7] Ministère des Ressources Naturelles du Canada, « Ouvertures, fermetures, augmentations de la capacité, prolongations de la durée de vie et nouveaux aménagements des mines au Canada », [en ligne] www.rncan-nrcan.gc.ca/smm/cmy/contenu/2002/06.pdf (Page consultée le 15 novembre 2006).

[8] Teckcominco, « A Farewell to Polaris », Orbit Magazine, Summer/Fall 2002, [en ligne], www.teckcominco.com/articles/operations/po-farewell-nov02.pdf  (Page consultée le 15 novembre 2006).

[9] Daniel Chrétien, « Ce petit port redessinera-t-il le continent? », L’Actualité, 1er avril 2006, [en ligne] www.lactualite.com/article.jsp?content=20060302_134457_1400 (Page consultée le 15 novembre 2006).

[10] Colin Campbell, ancien géologue auprès de plusieurs compagnies pétrolières, et actuellement président du Oil Depletion Analysis Centre (Centre d’analyse de l’Épuisement du Pétrole, Londres), estime que le pic est déjà passé en 2005 pour le pétrole conventionnel. Si on tient compte des réserves non-conventionnelles (sables bitumineux de l’Alberta, par exemple; gisements de grande profondeur; réserves arctiques...), le pic pourrait venir dès 2011 au rythme actuel de consommation. The Independent (Londres), 14 juin 2007.

[11] Ministère des Affaires Indiennes et du Nord du Canada, 2006, op. cit. note 3.

[12] Office National de l’Énergie, « L’Office national de l’énergie reçoit des demandes concernant le projet gazier Mackenzie », Communiqué, 8 octobre 2004, [en ligne] www.neb.gc.ca/newsroom/releases/nr2004/nr0418_f.htm (Page consultée le 15 novembre 2006).

[13] Office National de l’Énergie, « L’Office national de l’énergie tiendra une audience concernant le projet gazier Mackenzie à compter du 25 janvier 2006 », Communiqué, 20 décembre 2005, [en ligne] www.neb.gc.ca/newsroom/releases/nr2005/nr0530_f.htm (Page consultée le 15 novembre 2006).

[14] Falconbridge, « Raglan. Nos activités. Nickel. Exploitations », [en ligne] www.falconbridge.com/french/our_business/nickel/operations/raglan.htm (Page consultée le 15 novembre 2006).

[15] Eric Franckx, Maritime Claims in the Arctic . Canadian and Russian Perspectives. Martinus Nijhoff, Dordrecht, 1993, p.30.

[16] Claes Lykke Ragner, Northern Sea Route Cargo Flows and Infrastructure – Present State and Future Potential, FNI Report 13, Fridjof Nansen Institute, Oslo, 2000, pp.48-51.

[17] West Siberian Resources Ltd, www.westsiberian.com/index.php?p=operations&s=timano_pechora&afw_lang=en, c. le 14 juin 2007.

[18] Правда, Moscou, 11 septembre 2001; Frédéric Lasserre, « Les détroits arctiques canadiens et russes. Souveraineté et développement de nouvelles routes maritimes », Cahiers de géographie du Québec, Vol. 48 No. 135, décembre 2004.

[19] “Oil and Gas”, Oceans Futures, Oslo, Focus North, 5, 2006, p.2.

[20] Régions pétrolières en Russie et Asie centrale », Wikipédia, 2 juin 2007.

[21] Barents Observer, 11 juin 2007 ; Moscow Times, 12 juin 2007, www.moscowtimes.ru/stories/2007/06/09/047.html.

[22] “Oil and Gas”, Oceans Futures, Oslo, Focus North, 5, 2006, p.4.

[23] Guillaume Martin De Clausonne, « L’Arctique comme zone stratégique: les évolutions géopolitiques et les enjeux », mémoire, Collège Interarmées de Défense, mars 2006, [en ligne] www.cedoc.defense.gouv.fr/IMG/pdf/GEOPOLITIQUE_ARCTIQUE_1_.pdf (Page consultée le 15 novembre 2006).

[24] L’ONU a accordé un délai supplémentaire aux pays ayant ratifié la convention avant 2000.

[25] Les hydrates de gaz, aussi appelés clathrates, sont des solides cristallins gelés composés de molécules de gaz enveloppées de molécules d’eau. La forme d’hydrate de gaz la plus courante est l’hydrate de méthane, les autres molécules de gaz incluant l’éthane, le propane, le butane, l’iso-butane, le pentane, l’azote, le dioxyde de carbone et le sulfure d’hydrogène.

[26] N. Stojolan, “Norilsk : la société chiffre ses productions et ses réserves de nickel et de cuivre dans son rapport annuel 2003”, Écomine, BRGM, Paris, septembre 2004, www.industrie.gouv.fr/energie/matieres/textes/ecomine_note_septembre04.htm, c. Le 12 juin 2007.

[27] Reuters, 22 mai 2007.

 



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