Le pôle Nord appartient-ils aux russes ?

Cette photo d'un drapeau russe plantée sur la plancher océanique à la verticale du pôle Nord géographique a fait le tour du monde. Le 2 août 2007, deux petits sous-marins russes Mir-1 et Mir-2 ont en effet planté un drapeau russe en titane à 4261 mètres de profondeur, dans la cadre de la mission Arktika 2007 qui a, notamment, pour objectif d'appuyer la revendication territoriale russe déposée en décembre 2001 auprès de la Commission des limites du plateau continental établie par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer . Cette revendication s’appuie notamment sur l’article 76 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, lequel stipule que les Etats parties ont la possibilité d’étendre leurs droits souverains sur le plateau continental jusqu’à une distance de 350 milles marins (648 km) des lignes de base à partir desquelles est mesurée la mer territoriale, à la condition d’apporter la preuve géologique que leur plateau continental s’étende jusqu’à cette distance. Cette mission rendue possible par le recul de la banquise estivale boréale a été l'occasion de prélever des échantillons d'eau et de sols ainsi que des spécimens de la flore et de la faune arctiques qui constitueront peut-être les preuves complémentaires demandées par la Commission des limites du plateau continental. L'équipage de Mir-1 comprenait le pilote Anatoly Sagalevitch, directeur de l'Institut d'Océanologie, Arthur Chilingarov, vice-président de la Douma et explorateur polaire reconnu et l'homme d'affaires Vladimir Gruzdev. A bord de Mir-2, le pilote russe Yevgeny Chernyaev, l'aventurier australien Mike McDowell et le suédois Frederik Paulsen Jr., président de Ferring Pharmaceuticals. A son retour, l'explorateur polaire A. Chilingarov, a déclaré : "Toucher le fond à une telle profondeur, c'est comme faire le premier pas sur la Lune". La comparaison mérite qu'on s'y arrête : ni l'Arctique ni la Lune ne possède de cadre réglementaire international, mais, pour ce qui concerne l'Arctique, la convention des Nations Unies sur le droit de la mer déclare les fonds marins et leur sous-sol situés au-delà des limites de la juridiction nationale “patrimoine commun de l’humanité”